Monsieur le Ministre de l’intérieur ;

• Madame le Ministre de la Femme, de la famille et du Genre ;
• Excellence, Monsieur l’Ambassadeur des Etats Unis au Sénégal ;
• Chers participants ; 
• Chers invités en vos rangs, qualités et grades ;
• Mesdames et Messieurs.  

Je suis particulièrement heureux de me retrouver parmi vous, ce matin, pour présider la cérémonie d’ouverture de cette conférence sous régionale autour de la question de la prise en compte du « genre » dans nos Forces de Défense et de Sécurité. 

 Le Sénégal s’honore d’accueillir cette Conférence régionale des

Forces de l’Ordre sur le thème : « PAVER LA ROUTE POUR LES FEMMES ».

Permettez-moi, à l’entame de mon propos, de souhaiter la bienvenue, au pays de la Téranga, à tous les participants à cette importante rencontre et particulièrement à nos sœurs des Forces de Défense et de Sécurité du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Sénégal.  

Cette conférence centrée sur le renforcement de l’intégration des femmes dans les Forces de Sécurité est d’une grande acuité et cadre parfaitement avec la vision politique de Son Excellence Monsieur Macky

SALL, Président de la République qui fait de l’implication plus grande des femmes dans les Forces de Défense et de Sécurité un des axes prioritaires du Plan de modernisation de celles-ci.  

              Excellence, Monsieur l’ambassadeur des Etats Unis, je vous remercie, au nom du Chef de l’Etat pour votre appui constant à l’organisation de cette conférence. Celle-ci dédiée à la problématique de la promotion des femmes dans les Forces de Sécurité vient à nouveau attester de la convergence de vues entre nos deux pays sur cette question. 

 

Excellence, Mesdames et Messieurs ; 

         Notre sous-région, comme la plupart des autres parties du Continent africain fait face à des défis sécuritaires dont l’ampleur et la complexité relèvent de leur caractère transnational et multidimensionnel.               

          Cela est d’autant plus vrai qu’ils apparaissent dans un contexte de globalisation qui en démultiplie les impacts sociaux, politiques et économiques et nous expose à des menaces multiformes d’extrémisme violent, de criminalité transnationale organisée, et de conflits intercommunautaires. 

 La mutation et l’extension fulgurante de ces vecteurs de crises impactent les populations et plus particulièrement les femmes qui en constituent la frange la plus importante.

 Aujourd’hui, il est heureux de constater que nos vaillantes Forces de Sécurité, dont je salue le professionnalisme, s’acquittent de la protection des biens et des personnes avec beaucoup de dévouement et d’efficacité. 

 Cependant, l’organisation de cette conférence a le mérite de rappeler avec emphase que les femmes qui constituent plus de la moitié de nos populations sont très faiblement représentées dans ces Forces et qu’il urge d’y apporter les correctifs nécessaires.

 En considérant l’aspect sécurité intérieure et en spécifiant la gendarmerie et la police vous avez en effet souligné que le pourcentage de femmes oscille entre 4 et 11%.

 Votre analyse a également mis en exergue le fait que le nombre de personnel féminin aux postes de responsabilités et de commandement reste toujours très faible, ce qui pose la problématique du personnel féminin au sein des Forces de Défense et de Sécurité tant en quantité qu’en qualité.

Mesdames et Messieurs ;

 Il y a donc un besoin réel pour une meilleure intégration des femmes, mais aussi et surtout du suivi de leur devenir et de leur avancement aux grades supérieurs. Car, au-delà de sa dimension légitime, l’intégration de plus de femmes dans les rangs est devenue incontournable et constitue un principe indispensable à toute aspiration de progrès socio-économique.

 Ce constat fait à l’échelle régionale vous a conduit à tenir cette rencontre des femmes des Forces de sécurité du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Sénégal pour y réfléchir. 

Chers participants, vous aurez trois jours de réflexions intenses sur cette question. Nous souhaitons qu’elles soient fructueuses et qu’elles puissent réellement servir à une meilleure intégration des femmes, qui en nourrissent la vocation, dans les Forces de Défense et de Sécurité. 

Sans aucun doute, vos ambitions sont en parfaite cohérence avec les défis à relever puisque qu’il s’agit de vous permettre d’être pleinement outillées à exercer votre rôle dans la politique d’inclusion et de promotion de plus de femmes au sein des Forces de sécurité.

Aussi, le programme tel que décliné, vous permettra de formuler de pertinentes recommandations au profit de l’ensemble des pays de la sousrégion Ouest africaine pour aider ainsi à la résolution des problèmes sécuritaires. 

Mesdames et Messieurs ;

     Le Sénégal peut se féliciter de l’organisation de cette rencontre. Elle repose la prégnance de la nécessité d’accorder plus d’importance et d’urgence à la question de l’inclusion et de la promotion des femmes dans cette corporation longtemps considérée comme une chasse gardée des hommes.  

 C’est le lieu pour moi de rendre un hommage appuyé aux premières femmes de la Police nationale. Certaines de ces pionnières incorporées dans les années 1981-1982 sont présentes dans la salle. Je leur adresse mes sincères salutations et vives félicitations pour avoir été courageuses et déterminées à la déconstruction de tels stéréotypes à la cuirasse dure.

 Sur le plan politique, le Gouvernement du Sénégal, pour accompagner ces mutations fondamentales, s’est doté depuis 2011 d’une Stratégie nationale sectorielle Genre. Il s’agit, ici, de soutenir le processus d’intégration du genre dans les Armées et la Gendarmerie afin d’avoir des Forces armées avec des hommes et des femmes œuvrant de manière collégiale   à la réalisation efficace de leurs missions au profit de la Nation.

 Aujourd’hui, notre rayonnement diplomatique engrange beaucoup de dividendes positifs avec la plus-value considérable qu’apporte la participation des femmes aux missions de Maintien de la Paix dans le monde.  En 2018, nous avions atteint la barre de 1,8% de notre contribution en personnel féminin, cette année nous en sommes à 3,19 %.        

 Ce rythme est rassurant et atteste du sérieux qui est apporté à ce chantier de l’intégration des femmes dans les Forces de Sécurité.  

 C’est dans ce cadre que nous bénéficions de l’appui de pays amis parmi lesquels le Canada, la Suisse et bien entendu les Etats Unis qui soutiennent ce programme. 

Excellence, Mesdames et Messieurs ;

 À l’issue de vos travaux, nous serons donc très attentifs à vos recommandations visant à renforcer la participation quantitative et qualitative des femmes dans les Forces de Sécurité. 

 En effet, les femmes qui constituent plus de la moitié de nos populations doivent assurément contribuer à la Paix et à la Sécurité dans notre sous-région. 

 En souhaitant plein de succès à vos travaux, je déclare ouverte la Conférence régionale des Forces de l’Ordre « PAVER LA ROUTE POUR LES FEMMES ».